C’est presque une constante indiscutable et un postulat inébranlable: lorsque le dollar diminue, le cours de l’or augmente. Et inversement. Pourtant, voilà pas loin d’un demi-siècle que les Etats-Unis ont mis fin à la convertibilité du dollar en or. Qu’importe, aujourd’hui, le dollar est la monnaie dans laquelle est libellé l’or. Ceci est notamment dû au fait que l’or est une valeur refuge: en période d’incertitude économique, la devise américaine baisse alors que l’or, qui ne rémunère pas en intérêts ses détenteurs, progresse. Une habitude plus qu’une règle.
Sauf que les temps changent et les dernières années constituent une exception à cette habitude. Bien que les monnaies européennes aient tendance à remonter face à la devise américaine, le dollar demeure fort. Ce qui n’empêche en rien l’or d’avoir un cours élevé, et ce depuis l’annonce du Brexit. En réalité, en cas de stress financier extrême, le dollar et l’once de métal précieux évoluent généralement de concert. On l’a vu en 2008. En pleine crise financière, alors que le billet vert perdait de sa valeur, l’or se vendait à des prix plutôt bas. Dix ans plus tard, d’autres facteurs semblent avoir mis fin à cette corrélation négative: une demande d’or soutenue de la part de pays en développement, des stocks qui s’épuisent et des banques centrales qui créent de la volatilité sur les marchés financiers. En résumé, le cours de l’or répond désormais à la loi de l’offre et de la demande. Et cela semble plutôt correspondre à un retour à la normale qu’à une exception.
FGE/ATC